Fondant Parfumé Le sortilège du cristal

Le Sortilège du Cristal

« Là où la lumière devient douceur, et la douceur devient éternité. »

Il y a bien longtemps, dans un royaume où l’hiver ne mourait jamais, les flocons tombaient comme des plumes de verre et le silence pesait comme un manteau de velours.

Au sommet d’une montagne argentée vivait Élyra, une jeune alchimiste au cœur clair et aux mains de lumière.

Elle passait ses nuits à chercher la formule qui rendrait le monde plus doux. Non pas par la puissance des flammes ou la force des métaux, mais par la tendresse.

Dans son atelier, tout sentait la fleur de coton, la vanille dorée et les pages anciennes couvertes d’encres parfumées.

Chaque fiole murmurait un secret, chaque vapeur traçait une promesse.

Pourtant, malgré sa science, Élyra n’arrivait pas à créer la beauté qu’elle imaginait : une essence capable de rendre la lumière vivante.

Une nuit, alors que le vent s’élevait comme un chant d’anges brisés, elle versa une dernière larme dans son chaudron.

La larme tomba sur la surface argentée du mélange et se figea aussitôt en un éclat translucide, pur comme la lune.

Élyra resta pétrifiée : elle venait d’engendrer un miracle — un cristal de lumière.

Ce cristal ne brillait pas. Il respirait.

De lui s’échappait un parfum d’hiver doux, comme une couverture de coton chaud, un murmure de vanille caressante, une promesse d’apaisement.

Élyra le porta contre son cœur, et pour la première fois, la neige se mit à fondre autour d’elle.

Mais les magies les plus pures attirent toujours les ombres.

Le roi du givre, maître des tempêtes, sentit ce souffle chaud troubler son royaume glacé.

Craignant de voir son empire se dissoudre, il enferma Élyra dans un miroir de glace, condamnant son corps à l’immobilité et son âme à errer entre les éclats.

Pourtant, avant que le sort ne se referme, elle souffla un dernier enchantement sur le cristal :

« Que ma lumière demeure. Que ceux qui aiment la douceur entendent mon parfum. »

Le Sortilège du Cristal naquit ce soir-là.

Depuis, on dit que lorsque le vent transporte une odeur de coton et de vanille au milieu de l’hiver, c’est l’âme d’Élyra qui veille, cherchant encore à réchauffer les cœurs gelés.

Certains affirment même que si l’on ferme les yeux au premier souffle de cette senteur, on peut entendre le tintement discret d’un cristal qui se fissure…

et dans ce son fragile, le murmure d’une promesse ancienne :

La douceur est la plus puissante des magies.

— (inspiré de Matthieu 5:8 : « Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu. »)